Je vis avec ma discrétion, je ne trouve plus la force d’exprimer quoi que ce soit en ce moment et pourtant...j’écris là...comme une bouteille à la mer qui remplirait un verre à moitié vide, oui parfois...Je suis fatiguée de textoter, de clavarder par email mes pensées rongeuses, qu’on imagerait volontiers avec un hamster qui tourne follement dans une roue qui ne s’arrête elle-même pas de tourner...Rongée ouais...
...je me fais petite...fourmi...j’enrichis ma volonté de vivre énorme et je cultive mes p’tits bonheurs. Paradoxalement, je suis bouffée de l’intérieur au sens propre et figuré...Va-t-on me laisser un jour ma chance de vivre normalement...la société range-t-elle les parcours de vie chaotiques en des "fatalités sociales" ?
Je crois que finalement on dira ce qu’on voudra mais quand on sort d’un parcours chaotique, on nous laisse bien peu d’espoir de reinsertion...j’ai usé de mes efforts, de mes émotions et de mon temps au fil des années pour ma reconstruction, dans l’unique but de trouver une place saine et de m’y poser. Aujourd’hui, j’aspire à être comme n’importe qui, pouvoir avoir la stabilité de l’emploi, pouvoir me poser, tout simplement et vivre sans l’angoisse du lendemain.
Ma traversée du désert n’est pas un lot d’années de perdues...Elle est riche et j’en suis sortie grandie et forte en sensibilité je crois...J’ai compris des choses. Simplement dans ce désert, le sablier du temps ne m’a pas permis de faire 36 choses à la fois. J’ai dû privilégier les "soins" dans un simple but de guérison pour, une fois apaisée, laisser place à l’insertion. Je ne pouvais pas faire tout à la fois, j’avais un rythme au creux de mes souffrances, je suis un être humain comme n’importe qui.
Et maintenant, quand on regarde mon cv...on jugerait presque quelques trous (parce que soit dit en passant, j’ai toujours occupé un emploi, si petit soit-il...) Je ne suis pas obligée de me justifier mais en moi que ressentir ? Culpabiliser des efforts effectués pour aller mieux ? Jamais de la vie. Simplement aujourd’hui, je peste oui. Je peste parce que je me sens la volonté de travailler autant que la capacité à tous les niveaux. Je ne veux pas que mon passé-parcours me saute toujours à la figure même sans être dit comme ca par les employeurs...
Je sais que le mal-être n’est pas une faute, il arrive à n’importe qui, il survient n’importe quand...
Je ne trouve aucune main tendue à l’heure d’aujourd’hui. Je continue de me battre pour m’assurer une vie saine. Je ne suis pas parfaitement guérie de mes blessures et j’erre entre orl, gastro-entérologue, généraliste, labo pour prises de sang (psys...)avec de bien maigres ressources tout en gardant cette idée d’insertion, oui !dans ce lot de bordel. SI c’est le "prix de la vie" j’aime autant vous dire qu’elle coûte cher...Heureusement qu’en pensée je cultive "la vie n’a pas de prix" Et je trouve que non, les personnes motivées (sans dire forcément blessées) ne sont pas aidées...
Qui sait comment je vivrai dans quelques mois ? personne, pas même moi...je cours partout et je m’épuise...
Les efforts sont à tous niveaux, même dans le paraître...sans presque lutter, juste parce que dans ce merdier, j’aime garder cette féminité qui s’affirme enfin, juste pour me sentir un peu de dignité aussi...mais surtout la féminité disons le, celle a laquelle je ne croyais plus il y’a quelques temps...
J’entends ces bonnes paroles ici et là..., je suis intelligente (oh rassurez vous ca n’empeche pas de souffrir, ca n’empeche pas le parcours mouiseux ca fait pas de miracles), je suis jeune et pleine d’avenir...je peux me débrouiller seule...Rendons à César ce qui est à César : je suis seule.
Volontaire, motivée, déterminée, amoureuse de de la vie...mais seule...en tout et pour tout. Désespéremment seule.
Elodie